Trouille et citrouille d’Halloween ! Nous sommes le 31 octobre. C’est le soir d’Halloween. Tes amis et toi venez d’enfiler vos plus monstrueux costumes. Juliette est en squelette, Barnabé en sorcier, Elvire en vampire, Noé en fantôme (d’accord, c’est nul, ça ne rime pas) et toi, tu es déguisé en mort-vivant à la tête coupée, beurk. Vos voisins auront la peur de leur vie quand vous frapperez à leur porte pour demander des bonbons !

L'histoire d'Halloween

Avant de sortir, vous répétez une dernière fois votre texte, tous en chœur :  » Friandises ou sorts ! Soyez généreux, donnez-nous quelque chose de bon, de savoureux ! Sinon…  » Mais au fait, vous n’êtes que cinq… alors qui donc est déguisé en citrouille ?

AAAAAHHHHHHHHHHHHHHH!!!!!!!!

– Ne fuyez pas les enfants. Je suis inoffensif. Je m’appelle Jack, Jack O’Lantern. 

AAAAAAHHHHHHHH!!!!!!! Il parle en plus.

– Restez avec moi, je vais vous raconter l’histoire d’Halloween.

AAAAAAAAaaaaaaahhh ???

Toi et tes amis avez déjà franchi la porte d’entrée, mais comme vous êtes aussi courageux qu’inconscients et surtout très curieux, vous vous arrêtez net. Euh, enfin, pas Barnabé qui s’est effondré dans la haie. Après un rapide conciliabule, vous décidez de revenir sur vos pas pour écouter ce que ce drôle de bonhomme à tête de légume veut vous dire.

– Je vous remercie de m’écouter. Connaissez-vous l’origine de cette fête que vous vous apprêtez à célébrer ?… Vous savez, Halloween… Apparemment, à voir vos têtes, pas vraiment… alors je vais vous la raconter. Asseyez-vous. Allez-y, n’ayez pas peur, asseyez-vous confortablement.

N’ayez pas peur… n’ayez pas peur… il en a de bonnes lui. Vous vous apprêtez tout de même à écouter parler, une citrouille lumineuse vêtue d’un costume à carreaux, à la tombée de la nuit.

– C’est bon, on peut commencer ? Bien… vers le dixième siècle avant Jésus-Christ, le premier novembre marquait la fin des récoltes pour les paysans et des bagarres pour les guerriers. Mais avant que tout le monde ne rentre bien au chaud pour passer l’hiver, les Druides organisaient une fête appelée Samain. Elle durait une semaine, du 29 octobre au 3 novembre. Durant ces festivités, la nuit la plus attendue était celle du premier novembre. On prétendait que durant celle-ci, les morts et tous les esprits, bons ou mauvais, profitaient de l’obscurité pour se mêler aux vivants. Les gnomes, paraît-il, arrivaient les premiers, suivis par les revenants. Venaient ensuite les sorcières et pour finir les ogres. Les choses continuèrent ainsi jusqu’au VIIIe siècle. À cette époque, l’Église Catholique voulut mettre de l’ordre dans les croyances. Elle décida de remplacer Samain par la Toussaint, c’est-à-dire  » la fête de tous les saints  » que l’on célèbre encore aujourd’hui le premier novembre. Le jour des Morts est quant à lui honoré le lendemain de cette date.

– Et le 31 octobre, on ne faisait plus la fête ?

Barnabé qui a toujours quelque chose à dire vient de couper la parole à ce drôle de bonhomme pour lui poser une question. Vous attendez sa réaction avec appréhension.

– C’est une lumineuse question ! répondit Jack, tandis qu’à l’intérieur de sa tête de citrouille évidée, la lumière devenait plus vive. La veille de la Toussaint devint  » All hallow’s even « , autrement dit  » le soir de tous les saints « , qui s’est transformé petit à petit en  » Halloween « . Célébrée d’abord en Irlande et en Écosse, Halloween le sera ensuite en Amérique du Nord avec l’arrivée d’Irlandais et d’Écossais qui fuyaient la famine dans leurs pays. Aujourd’hui, elle est fêtée dans de nombreuses régions du monde, mais surtout dans celles de culture britannique comme le Canada ou l’Australie.

– Et que faisait-on de si spécial cette nuit-là ? Demanda Elvire.

– D’étranges coutumes avaient lieu. Par exemple, les jeunes filles anglaises observaient le premier chou qu’elle croisait dans un potager. Selon la forme ou la grosseur du légume, leur mari serait beau ou laid, grand ou bossu, en bonne santé ou malade ! … mais je vous ennuie avec toutes ces superstitions.

– Non, non, continuez !

– Bon. Si vous y tenez. Quand un Irlandais passant près d’un cimetière entendait des pas derrière lui, il ne devait pas se retourner. Un mort le suivait et cherchait à se venger. En Écosse, il fallait éclairer le chemin des esprits, sorcières, démons et autres lutins pour faciliter leur déplacement dans l’obscurité, sinon ils risquaient de vous le faire payer. Enfin, ce jour-là, aucun agriculteur ne labourait son champ, car cela revenait à enterrer quelqu’un, et il ne fallait pas non plus laisser son cheval dehors, car les esprits risquaient de l’emprunter.

– Et vous, votre histoire, vous pouvez nous la raconter ?

– La mienne ? Quelle drôle d’idée. J’étais autrefois un méchant Irlandais. J’obtins par la ruse que le Diable ne prenne jamais mon âme. À ma mort, à cause de la mauvaise vie que j’avais menée sur terre, on me refusa l’entrée au paradis. Alors, je suis retourné voir le Diable, qui, à cause du pacte que nous avions signé, ne pût m’accueillir en enfer. La seule solution était de retourner sur terre. Comme il faisait nuit, j’ai glissé un peu de braise dans un navet que j’étais en train de grignoter. Cette lanterne de fortune m’aida à retrouver mon chemin. Depuis, je me balade entre le monde des morts et celui des vivants, ma lanterne à la main.

– C’est donc pour ça que l’on creuse une citrouille pour y mettre une bougie ! lança Noé. 

– Pas seulement. N’oubliez pas que les esprits se dirigent dans l’obscurité grâce à ce drôle d’éclairage que vous placez à l’extérieur de vos maisons ! Mais, effectivement, c’est aussi suite à mes mésaventures que les Hommes se sont mis à sculpter des légumes. Finalement, la citrouille a remplacé le navet, le rutabaga ou la betterave, car elle est plus large et plus simple à découper. Je parle, je parle, mais il se fait tard. Je vais vous laisser maintenant, car sinon votre récolte de bonbons risque d’être bien maigre ! Joyeux Halloween et à l’année prochaine les enfants !

À l’année prochaine Jack !

© Hugo l’escargot

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